C’est en 2000 que l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 25 novembre Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’Egard des Femmes.
La date a été choisie en mémoire des sœurs Mirabal, trois militantes politiques de la République dominicaine qui ont été brutalement assassinées en 1960 sur ordre du dirigeant dominicain, Rafael Trujillo.
Dans le monde, 1 femme sur 3 est victime de violence sexiste. En Afrique, les chiffres atteignent 45,6%, ce qui en fait la région du monde où le pourcentage de maltraitance des femmes est le plus élevé.
Aissetou Kanté, membre actif de l’Association des juristes sénégalais (AJS), connaît bien la situation au Sénégal. «Les maris battent leurs femmes et le problème reste généralement entre les murs de la maison. Dans notre culture traditionnelle, il est établi que les femmes ne peuvent rien dire car, pour aller au paradis, il faut obéir aux hommes », explique-t-elle. Kanté prévient que la violence conjugale «est un crime et si la victime est une femme, c’est un facteur aggravant passible de deux ans de prison. Il faut le signaler et heureusement les femmes commencent à le faire ».
Malgré la situation vulnérable des femmes, en décembre 2019, une loi révolutionnaire a été approuvée au parlement sénégalais où le viol et la pédophilie sont finalement criminalisés. Elle a dû être traduite dans plus de 600 dialectes puisque « les lois sont écrites en français et beaucoup de femmes sont analphabètes » .
A la Fondation Xaley, nous sommes conscients de cette situation, et c’est pourquoi nous avons créé un matériel pédagogique sous forme de jeu, très visuel et instructif, adapté à la compréhension des garçons et des filles, afin que dès leur plus jeune âge ils intègrent ce qu´est l´ »Amour sain. » Ce sont de grandes feuilles de dessins où vous comprenez ce que signifie ce qu´est être bien aimé, des choses aussi basiques comme quand quelqu´un vous aime « il vous fait sentir que vous êtes une personne valable », « qu’ensemble vous prenez des décisions », « qu’il ne t´aime pas bien s´il te demande de mettre ta vie en danger pour lui montrer ton amour. » Un jeu auquel toute la communauté participe, pour qu’ensemble tout le monde partage le sentiment d’égalité.
Il faut prendre en compte qu’au Sénégal les inégalités de genre sont présentes dans toutes les dimensions éducatives et sociales: absentéisme scolaire, problèmes d’accès et de continuité des études, discrimination dans la prise en charge des tâches ménagères et des enfants, entre autres.
Il est nécessaire de repenser l’éducation sur la base de critères d’équité et de justice sociale, pour parvenir à une citoyenneté transformatrice et pouvoir évoluer vers une société pleinement égalitaire.