Le 31 décembre 2019, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité et par acclamation, le projet de loi qui propose de durcir les sanctions de viol et de pédophilie, voire les condamnations à perpétuité.
Les statistiques de l’unité des affaires criminelles du ministère de la Justice indiquent qu’entre 2017 et 2018, 706 femmes et filles ont été victimes d’un viol qui a entraîné la mort.
D´un autre côté, selon une étude réalisée par l’Agence nationale de la statistique du Sénégal, publiée en 2017, il y a une approbation de la violence conjugale du 43% dans les zones urbaines du Sénégal, et 69% dans les zones rurales.“La femme est informée qu’elle doit se soumettre à son mari, qui est le chef de famille et à tout ce qu’il dit que vous devez faire. Un divorce est une honte pour une femme. Aux yeux de la société, on va dire que la femme n’a pas réussi”, prévient Marina Kabou, coordinatrice du collectif DAFADOY, un terme de la langue wolof qui signifie« Déjà Assez ». “Au Sénégal, nous avons notre réalité socioculturelle et dans de nombreux cas, la violence se produit au sein de la famille et les gens préfèrent la résoudre de manière amicale, la laissant dans la famille”, explique Kabou.
Il en va de même pour les enfants de la famille. Plus de 90% des cas de maltraitance d’enfants surviennent dans l’environnement le plus proche. S’il s’agit également d’un environnement aussi nucléaire que la famille, et que l’agresseur est le père ou l’oncle, la situation est beaucoup plus compliquée car la tendance n’est pas de briser la famille, de faire taire la victime “pour le bien de tous”. À la Fondation Xaley, nous sommes conscients de cette situation, et c’est l’un des axes que le jeu À NOTRE SANTÉ aborde. À travers le jeu, nous avons traité des questions aussi importantes que le tabou menstruel et les grossesses précoces, mais aussi l’intimité sexuelle dès qu´ils sont des jeunes.
Ce jeu propose des outils aux enfants, futurs adultes, pour prévenir les violences et abus sexuels, et faire du Sénégal une société où l’égalité des sexes est respectée. La distance qui sépare les hommes des femmes est évidente, mais au Sénégal des progrès très encourageants sont en cours.